La population de chevalier cuivré (Moxostoma hubbsi) est unique au monde. Son aire de répartition se compose exclusivement du fleuve Saint-Laurent et de certaines rivières. Le fleuve et deux de ses affluents sont reconnus comme des zones d’alimentation essentielles pour le poisson adulte où il peut trouver un habitat propice dans les zones herbiers aquatiques.

Dans un contexte de changements climatiques, la fluctuation importante et plus fréquente des niveaux d’eau a un impact important sur la qualité de l’habitat d’alimentation du chevalier cuivré. En effet, l’érosion des rives créée augmente la quantité de matière en suspension dans l’eau altérant la qualité des herbiers aquatiques et diminuant les zones propices à ce poisson. L’augmentation des coups d’eau et des périodes d’étiage accroit également cette problématique. De plus, la diminution de la quantité et de la durée des glaces décuple les effets néfastes sur les rives et les herbiers aquatiques en limitant l’effet tampon des vagues sur l’érosion des rives. Les activités récréotouristiques ajoutent une pression supplémentaire à cette problématique en générant du batillage et des dérangements (arrachage des bandes riveraines et des herbiers aquatiques, piétinement des rives, etc.) qui aggravent la problématique d’érosion des rives et de remise en suspension des sédiments.

La survie fragile du chevalier cuivré a fait germer un autre projet le concernant, pour l’été 2018. Grâce au soutien du Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec et d’Emploi d’été Canada, le Comité ZIP des Seigneuries a fait appel à la participation des plaisanciers et des pêcheurs pour sauver la dernière population de chevalier cuivré. Un membre de notre équipe s’est rendu à toutes les mises à l’eau des villes de notre territoire pour rencontrer les gens et discuter avec eux des bons comportements qu’ils peuvent adopter, afin de conserver ce poisson emblématique.

Suite à la réalisation du projet, nous avons rencontré 1072 personnes, donc 39% de plaisanciers, 37% de pêcheurs. 

Voici ce qui en est ressorti : 

  • La majorité des pêcheurs connaissent déjà le chevalier cuivré et les carpes asiatiques. Ils ont déjà une opinion tranchée (positive ou négative) sur ces poissons.
  • La plupart des pêcheurs font déjà ce qu’il faut ou ont apprit les bons comportements à adopter et vont le faire. Par contre, nous ne pensons pas avoir changé les comportements des pêcheurs qui avaient déjà adopté des mauvais comportements.
  • Il était difficile de savoir si les plaisanciers allaient bien agir ou non.
  • La plupart des gens qui avaient des embarcations non motorisées avaient déjà adopté des bons comportements.
  • Les gens ont tendance à remettre la faute sur les autres types d’embarcations pour les dommages à l’environnement.
  • Les gens ont entendu parler du chevalier cuivré grâce au projet du port de Montréal à Contrecoeur, les panneaux d’interprétation à Lavaltrie et Contrecoeur ou grâce à leur recherche personnelle sur internet.