Le projet comprend trois objectifs principaux sur l’île Bouchard :
- Caractériser les bandes riveraines et les problématiques (pollution, érosion, plantes exotiques envahissantes).
- Comprendre les attentes des agriculteurs, les sensibiliser et les informer des enjeux.
- Proposer des solutions adaptées de protection et de mise en valeur qui profiteront aux agriculteurs et à la biodiversité du fleuve Saint-Laurent.
La caractérisation se fera sur le pourtour de l’île (excepté les terres de Conservation Nature Canada) et sur les principaux cours d’eaux intérieurs à l’été 2019.
Les bandes riveraines jouent un rôle capital pour la santé du fleuve Saint-Laurent, notamment en zone agricole où elles permettent de limiter les impacts néfastes des activités humaines. La caractérisation des rives est une première étape nécessaire pour instaurer une politique de protection des bandes riveraines adaptée au milieu et efficace pour améliorer la qualité de l’eau du fleuve. Cette amélioration est essentielle pour tous les organismes vivants en rive ou en zone d’eau peu profonde comme le chevalier cuivré, directement affecté par la turbidité de l’eau. Les bandes riveraines sont aussi utiles pour les agriculteurs en améliorant la biodiversité des cultures, en jouant un rôle de brise-vent et en stabilisant les berges.
La zone visée, l’île Bouchard, est un territoire fortement exploité pour l’agriculture. Le principal agriculteur pratique une culture importante de soja et de maïs sur plus de 70% de la surface de l’île. Cette culture à grande échelle peut être une source de contamination des eaux si le lessivage des terres atteint directement le fleuve Saint-Laurent.
Une autre problématique connue sur l’île est l’érosion des berges. La rive sud de l’île est située à moins de 600 mètres de la voie maritime et connaît un recul important depuis de nombreuses années. Cette érosion a fait l’objet d’un suivi par Environnement Canada jusqu’en 2008. Depuis, les berges continuent de disparaître sans qu’aucune caractérisation n’ai été faite. Les habitants, inquiets de la situation, ont déposé une demande auprès de la ville de Saint-Sulpice afin de les aider à stabiliser les berges. Même avec les forts niveaux de l’année 2017, il a été possible pour le Comité ZIP des Seigneuries de voir l’érosion des rives sur certaines portions lors d’une visite sur le terrain. La disparition des berges se mesure en mètres. L’île Bouchard est un territoire à forte valeur écologique, de nombreuses espèces fauniques y sont établies. Plusieurs espèces floristiques rares ou menacées ont été inventoriées. L’île abrite une héronnière, de nombreux canards barboteurs dont le canard branchu, des oiseaux champêtres dont l’hirondelle bicolore et est un lieu de vie pour la tortue géographique. Il est donc important de préserver des bandes riveraines adéquates pour permettre le maintien de ces espèces.
Le projet porté par le Comité ZIP des Seigneuries a pour but de réaliser la première étape de caractérisation des berges afin de sensibiliser les principaux acteurs sur l’importance du respect des bandes riveraines. La demande accepté par le Programme Interactions Communautaires (PIC) est axée sur la sensibilisation des agriculteurs et leur intégration dans un projet qui profitera à l’environnement et à tous les acteurs présents sur l’île. Il est important pour le Comité ZIP des Seigneuries d’établir une relation de confiance avec les agriculteurs de l’île Bouchard et d’être présent afin de les encadrer et de les accompagner dans de futures démarches qui auront des conséquences sur le fleuve Saint-Laurent.
Le Comité ZIP des Seigneuries tient à remercier ses partenaires dans le projet soit la MRC de l’Assomption, le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, le club Agri Conseils Maska et Conservation Nature Canada.