La châtaigne d’eau est une plante flottante exotique envahissante (PEE) qui provient des régions tempérées et chaudes d’Europe, d’Asie et d’Afrique. Elle a été introduite en Amérique du Nord à la fin du 19e siècle pour l’horticulture et sa naturalisation au Québec remonte à 1998. Son habitat se situe dans les eaux calmes et riches en nutriments, d’une profondeur allant jusqu’à cinq mètres, préférablement avec un bon ensoleillement.

Un plant de châtaigne d’eau formée de plusieurs rosettes contient plusieurs graines (drupes) et peut en produire jusqu’à 300 en un seul été. Ses semences peuvent ensuite subsister au fond de l’eau pendant 12 ans, en plus d’être dispersées par le courant, les animaux et les embarcations de plaisance. Tout cela rend cette plante très difficile à éradiquer. Au Québec, cette espèce est répertoriée dans les rivières du Sud, Richelieu et des Outaouais. Elle est également présente au lac des Deux-Montagnes et dans le parc national de Plaisance.

PROBLÉMATIQUE

Comme toute espèce exotique envahissante, la châtaigne d’eau est nocive pour l’environnement et même pour la santé humaine. Ses caractéristiques anatomiques et physiologiques lui confèrent le potentiel d’envahir nos plans d’eau calmes et peu profonds aux dépens des plantes indigènes et de la faune. De plus, elle n’a pas d’ennemis naturels répertoriés, ce qui favorise la croissance des populations.

RÉPERCUSSIONS
File:Trapa natans kz15.jpg

©Krzysztof Ziarnek, Kenraiz

L’impact principal de la propagation de la châtaigne d’eau se retrouve au niveau de la santé de l’écosystème. En effet, en créant un épais tapis de feuilles flottantes, l’espèce empêche la lumière de pénétrer dans le cours d’eau, ce qui provoque un déficit en oxygène empêchant la végétation indigène de se développer et nuisant à la faune locale. Au final, cela occasionne des pertes de diversité biologique.
Cette plante exotique envahissante a également des impacts sur les activités humaines. Par exemple, elle peut restreindre la pratique d’activités récréatives comme la navigation, la pêche, la chasse et la baignade, à cause de la densité de son occupation à la surface du cours d’eau. De plus, les noix rigides ornées d’épines peuvent causer des blessures aux pieds.

IDENTIFICATION DE LA CHÂTAIGNE D'EAU

Feuilles flottantes

©Karelj

  • Marge dentée;
  • Forme triangulaire ou en éventail;
  • Surface luisante et dessous couvert de poils souples;
  • Flotteur (gonflement) sur le pétiole;
  • Disposées en rosettes.

Feuilles submergées

©Krzysztof Ziarnek, Kenraiz

  • Verdâtres;
  • Finement découpées;
  • Ressemblent à des plumes;
  • Disposition sur la tige opposée ou verticillée.

Fruits

©Adam Vaškovský

  • Drupes foncées très rigides;
  • Possèdent entre 2 et 4 épines pointues;
  • Jusqu’à 3 cm de diamètre;
  • Une seule graine à l’intérieur.

Fleurs

  • Petites fleurs blanches à 4 pétales.

Tige

  • Tige enracinée au fond de l’eau grâce à de fines racines
PRÉVENTION

Plusieurs gestes simples aident à prévenir la propagation de cet envahisseur. En voici quelques-uns :

  • Identifier les plants;
  • Signaler la présence de l’envahisseur;
  • Éviter de laisser tourner le moteur à travers les plantes aquatiques;
  • Éviter la dispersion de graines et de rosettes en nettoyant toute embarcation ou matériel entrant et sortant d’une étendue d’eau.
CONTRÔLE

Le contrôle de la châtaigne d’eau se fait majoritairement par arrachage manuel. Des techniciens se promènent en embarcation sur le cours d’eau ou en bottes-pantalons et procèdent à l’arrachage de tous les plans qu’ils rencontrent. L’idéal est de se débarrasser des racines et des graines, mais cela n’est pas toujours possible, donc un suivi doit être fait à chaque année. Une autre méthode possible consiste à ratisser les plantes à bord d’un bateau et de les ramasser dans des filets. Les plants doivent être ensuite rapportés sur la berge et disposés de la bonne façon pour éviter la propagation des rosettes et des graines.

Signalez vos observations

Aidez nous à prévenir la propagation de la châtaigne d’eau en signalant sa présence

Accédez au formulaire suivant pour nous indiquer l’endroit où vous avez vu l’espèce et le nombre d’individus approximatif. Cela nous aidera à confirmer son  identification et à évaluer le risque.

Ce projet est rendu possible grâce au soutien financier du Programme pour la lutte contre les plantes exotiques envahissantes de la Fondation de la faune du Québec en partenariat avec le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC)