Le Comité ZIP des Seigneuries participe depuis 2012 au suivi des plantes exotiques envahissantes (PEE) sur son territoire. Projet chapeauté par le MELCC, il s’inscrit dans le Programme de suivi de l’état du Saint-Laurent mis sur pied par Environnement Canada.
Pour protéger et mettre en valeur le fleuve Saint-Laurent, il est important de bien comprendre la dynamique de ses écosystèmes et la santé de ses populations floristiques et fauniques. Une collaboration entre les divers acteurs du milieu est essentielle afin de bien couvrir le territoire et d’assurer une surveillance efficace, de constituer un réseau d’alerte pour contrer les nouvelles introductions et de proposer des solutions applicables aux localités pour le contrôle des espèces déjà établies.
Pourquoi suivre l’évolution des PEE ?
- Nuisent à la biodiversité : « Certaines plantes exotiques envahissantes peuvent occuper massivement les milieux humides et réduire l’espace pour les autres espèces. »
- Fort potentiel de colonisation : « Ces plantes ont souvent peu de prédateurs et de compétiteurs, poussent parfois plus rapidement et se reproduisent plus efficacement que les espèces végétales indigènes. »
- Altérent les fonctions écologiques des écosystèmes et les services écologiques associés (comme la biodiversité ou les lieux de reproduction de la faune).
Une surveillance périodique des milieux humides assure que les plantes potentiellement envahissantes sont identifiées dès leurs premières apparitions et permet une réponse rapide pour en évaluer l’agressivité et en limiter la propagation si nécessaire.[1]»
Les plantes recherchées ?
- Alpiste roseau (Phalaris arundinacea)
- Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum)
- Butome à ombelle (Butomus umbellatus)
- Châtaigne d’eau (Trapa natans)
- Hydrocharide grenouillette (Hydrocharis morsus-ranae)
- Iris faux-acore (Iris pseudacorus)
- Myriophylle à épi (Myriophyllum spicatum)
- Nerprun bourdaine (Rhamnus frangula)
- Roseau commun (Phragmite australis)
- Renouée du Japon (Reynoutria japonica)
- Rorippe amphibie (Rorippa amphibia)
- Salicaire commune (Lythrum salicaria)
- Valériane officinale (Valeriana officinalis)
Salicaire commune (Lythrum salicaria) Hydrocharide grenouillette (Hydrocharis morsus-ranae) Butome à ombelle (Butomus umbellatus)
Résultats des suivis
An 6 (2017) : Au mois d’aout, 22 sites ont été visités. La majorité des sites se situent dans l’archipel des îles des Contrecoeur et deux se situent en rive. Plusieurs parcelles ont été retirées de l’échantillonnage, soit car le phragmite ou l’alpiste roseau avait envahie le site, soit car l’accès était difficile ou impossible.
Les niveaux d’eau très hauts cette année ont rendu l’échantillonnage difficile et la majorité des parcelles ont du être faites en bateau.
La salicaire commune a été la plante la plus observée sur les sites (17/22). Cependant, la majorité du temps, seul quelques plants isolés ont été vus. Le roseau commun (phragmite) suit en deuxième rang avec une observation sur 9 sites. Dans 1/3 des parcelles, cette plante était dominante. Enfin, le myriophyllle à épis complète le podium en ayant été vu sur 7 site. La aussi, à part un site où il était dominant, seul quelques plants isolés étaient retrouvés.
Pour les autres plantes suivis, l’alpiste roseau a été vu dans 6 sites, la rorippe amphibie dans 5, le butome à ombelle dans 4, l’hydrocharide grenouillette dans 3 et enfin l’iris faux-acore a été repérée dans 2 parcelles. Les autres plantes exotiques evahissantes n’ont pas été observées.
An 5 (2016) : Au mois de juillet, 16 sites ont été visités. Ces sites se situent sur les iles Bouchard, Beauregard et Desmarais ainsi que sur les rives de Contrecoeur.
Dans 10 des 16 sites, on retrouve l’Alpiste roseau dans les espèces dominantes avec majoritairement des plantes grimpantes comme plantes compagnes. Plusieurs autres PEE ont été observé tels que la Salicaire commune (9 sites), Le Butome à ombelle (7 sites), l’Hydrocharide grenouillette (2 sites),le Phragmite commun (1 site).
Bon point à noter : la majorité des sites a quand même une belle diversité floristique. Il faut donc continuer le suivi afin de voir l’évolution des PEE et leur impact sur la flore indigène.
An 4 (2015) : Les mêmes site que l’an 1 ont été visité.
An 3 (2014) : Pour la 3e campagne, 34 sites ont été visités sur 13 iles, dont certaines dans la réserve nationale de faune de Contrecoeur, et sur les rives de Contrecoeur.
An 2 (2013) : Pour la deuxième campagne, 16 sites ont été visités,sur les iles Bouchard, Beauregard et Desmarais ainsi que sur les rives de Contrecoeur.
An 1 (2012) : Lors de la première campagne d’échantillonnage, 13 sites ont été visités sur l’ile Mousseau, l’ile Hervieux, dans le parc de l’ile Lebel et sur les rive de Repentigny.
Les résultats ont fait l’objet de rapports qui ont été présentés au Ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP).
[1] Plan Saint-Laurent. 2010. Guide de terrain pour le suivi des espèces végétales envahissantes des milieux humides du Saint-Laurent. 34 p. et annexes.