Contexte

En 2024, une intervention a été réalisée sur le site de l’Association Chasse et Pêche, à Contrecœur, pour contrôler une importante colonie de roseau commun (Phragmites australis) (voir la page du projet ici), une plante envahissante qui menace les milieux humides et les zones de ponte de la tortue serpentine (Chelydra serpentina). Les actions de l’année 2024 avaient combinés coupes répétées, mise en conteneur et enfouissement des débris, pose de bâches opaques et plantation de jeunes plants d’arbres et d’arbustes indigènes afin de restaurer l’habitat et renforcer la résilience du site.

Le suivi de l’été 2025

La fauche du roseau s’est poursuivie durant l’été 2025 afin d’assurer le suivi et la pérennité du projet. Plusieurs actions ont été réalisées au cours de la saison, notamment :

  • Vols de drone, permettant de produire des orthomosaïques pour suivre l’évolution de la colonie.
  • Recensement de la mortalité des plants installés l’année précédente.
  • Entretien de la bâche, incluant le repositionnement des clous pour maintenir son efficacité contre la repousse du phragmite.
  • Fauches répétées du phragmite, réalisées à six reprises durant l’été.
  • Désherbage des nids de tortues, afin d’encourager leur utilisation pour la ponte.
  • Relevé des occurrences de pontes signalées sur les deux sites.
  • Entretien des plants, par le retrait des plantes grimpantes (lyseron des haies et apios d’Amérique) pouvant nuire à leur croissance.

Des plantes grimpantes qui freinent la croissance des jeunes arbres

Le liseron des haies (Calystegia sepium) et l’apios d’Amérique (Apios americana) sont deux espèces végétales grimpantes qui peuvent poser problème dans les milieux naturels restaurés ou les plantations récentes. En s’enroulant autour des tiges, ces plantes utilisent les jeunes arbres comme support pour grimper vers la lumière. Leur croissance rapide forme souvent un couvert dense qui ombrage le feuillage, ralentit la photosynthèse et alourdit les branches, rendant les jeunes plants plus vulnérables au brisement ou au dépérissement.

Bien que ces espèces fassent partie de la flore locale, leur prolifération dans certaines conditions peut entraver la régénération forestière et compromettre le développement d’une végétation diversifiée.

Exemple d’un jeune plant envahit par le liseron des haies (2025-09-29).

Résultats

Les plants ont en général bien survécu, avec un taux de mortalité de 35%. Les espèces qui ont le mieux survécu sont le cornouiller soyeux, l’érable argenté, l’érable rouge, le peuplier baumier, le peublier deltoïde, le saule de l’intérieur ainsi que le sureau du Canada.

Tableau des taux de mortalité par espèce (14)
Espèce Nom latin Arbres plantés Arbres vivants Taux de survie
Cornouiller soyeux Cornus sericea 88 65 74%
Érable argenté Acer saccharinum 20 14 70%
Érable rouge Acer rubrum 21 18 86%
Noyer cendré Juglan cinerea 21 0 0%
Orme d’Amérique Ulmus americana 22 13 59%
Peuplier baumier Populus balsamifera 21 18 86%
Peuplier deltoïde Populus deltoides 23 15 65%
Physocarpe à feuilles d’obier Physocarpus opulifolius 84 45 54%
Saule de l’intérieur Salix interior 90 86 96%
Saule noir Salix nigra 14 5 36%
Saule pétiolé Salix petiolaris 90 51 57%
Sumac vinaigrier Rhus typhina 100 54 54%
Sureau du Canada Sambucus canadensis 89 60 67%
Viorne trilobé Viburnum opulus 87 48 55%
De plus, il a pu être observé que l’onoclée sensible, une espèce de fougère, avait repris le dessus sur la végétation et que celle-ci dominait le sous-bois. Cette observation nous a d’ailleurs donné l’idée de privilégier l’utilisation de cette espèce dans un autre projet de restauration contre le phragmite, à l’île Lebel.

 

Certaines des collerettes posées avec la collaboration de FilmOrganic.

Une nouvelle collaboration

Finalement, l’été s’est conclu par la collaboration avec la compagnie FilmOrganic, pour faire l’essai de leurs collerettes OrganicGuard sur certains arbres plantés. Cette compagnie québécoise offre une alternative durable aux paillis traditionnels en fabriquant des membranes biodégradables et compostables pour faciliter la croissance des arbres. Dans une optique d’amélioration constante de leur produit, cette collaboration a pour but de tester l’efficacité des collerettes pour prévenir la repousse du phragmite et permettre aux arbres d’avoir une longueur d’avance contre celui-ci. et sur le contrôle du phragmite.

Un projet ancré dans notre mission

Ce projet répond à l’objectif de « Favoriser le retour d’habitats diversifiés » du Plan d’action et de réhabilitation écologique (PARE) du Comité ZIP des Seigneuries. En restaurant les habitats dégradés par les espèces exotiques envahissantes, nous agissons concrètement pour améliorer la qualité des habitats de notre territoire.

Un projet rendu possible grâce à notre partenaire

Le suivi de 2025 a été rendu possible grâce au précieux soutien financier de la Ville de Contrecœu, dont l’appui constant demeure essentiel à la réussite du projet et à la protection des habitats fauniques sur son territoire.