Le Héraut Express – avril 2019
Le Comité ZIP se prépare à un été chargé
L’été s’annonce bien chargé pour nous. Nous avons plusieurs projets dont la caractérisation des bandes riveraines de l’île Bouchard, la sensibilisation à la problématique des oiseaux agricoles, notre suivi annuel des plantes exotiques envahissantes et plusieurs autres.
Dans cette infolettre, vous pourrez en apprendre plus sur quelques-uns de ces projets et voir ce sur quoi nous avons travaillé depuis le mois de décembre.
Bonne lecture!
Le Comité ZIP se penche sur l’île Bouchard
L’été s’annonce bien chargé au Comité ZIP des Seigneuries et deux des projets qui nous emballent particulièrement sont la caractérisation des bandes riveraines et la sensibilisation à la problématique des oiseaux champêtres à l’île Bouchard. Cette île est la plus grosse de l’archipel de Verchères. C’est un territoire fortement exploité pour l’agriculture, mais qui possède également une forte valeur écologique. En effet, l’île abrite une héronnière, de nombreux canards barboteurs dont le canard branchu, des oiseaux champêtres dont l’hirondelle bicolore et est un lieu de vie pour la tortue géographique. Plusieurs espèces floristiques rares ou menacées, comme l’arisème dragon, y sont inventoriées. C’est donc un milieu important à protéger, d’où l’importance d’avoir des bandes riveraines adéquates.
Les bandes riveraines ne sont pas qu’utiles pour la conservation de l’île, mais jouent aussi un rôle essentiel pour la santé du fleuve Saint-Laurent, spécialement dans les zones agricoles. Ces bandes permettent de limiter l’impact des activités humaines en réduisant le lessivage de substances organiques et en limitant l’érosion. Elles peuvent donc améliorer la qualité de l’eau en réduisant sa turbidité. Les bandes riveraines sont également très utiles pour les agriculteurs en étant une source de biodiversité et pouvant jouer un rôle de brise-vent.
Une problématique bien connue sur l’île est l’érosion des berges. La rive sud de l’île se situe à moins de 600 mètres de la voie maritime et connaît un recul important pouvant aller jusqu’à deux mètres par année. L’érosion faisait l’objet d’un suivi par Environnement Canada jusqu’en 2008, mais l’initiative s’est malheureusement arrêtée.
C’est en tenant tous ces éléments en compte que nous avons élaboré le projet de caractérisation des berges sur l’île Bouchard. Nous avons déjà commencé le projet en ayant des entrevues avec tous les propriétaires et exploitants de l’île. Ceci nous a permis d’échanger des connaissances sur les problématiques de l’île, les pratiques agricoles ainsi que les attentes de tout un chacun envers le projet. Nous poursuivrons cet été en allant directement sur le terrain caractériser la bande riveraine. Nous parcourrons tout le pourtour de l’île, mais sillonneront également les cours d’eau intérieurs de l’île. Nous observerons la composition de la bande riveraine en portant une attention particulière à la présence d’érosion. Nous noterons aussi la présence de plantes exotiques envahissantes et de plantes rares ou menacées. Nous partirons aussi à quatre reprises pour échantillonner les embouchures des cours d’eau de l’île afin de récolter de l’information sur les concentrations en azote, en phosphore, en coliformes fécaux et en matières en suspension. Des macro-invertébrés seront également échantillonnés.
Ce projet a été rendu possible grâce à une contribution du Programme Interactions Communautaires, lié au Plan d’action Saint-Laurent 2011-2026, et mis en œuvre par les gouvernements du Canada et du Québec. Plusieurs partenaires contribueront aussi à la réussite du projet soit la MRC de l’Assomption, le Ministère de l’Agriculture, Pêcheries et Alimentation du Québec (MAPAQ), Conservation Nature Canada ainsi que tous les habitants et exploitants de l’île.
Pour ce qui est des oiseaux champêtres, vous pouvez consulter notre dernière infolettre pour en apprendre davantage sur la problématique.
Le projet du Comité ZIP consiste à sensibiliser les principaux acteurs de l’île Bouchard sur l’importance du respect des bandes riveraines ainsi que des pratiques agricoles favorisant la faune aviaire. En effet, la modification de certaines pratiques agricoles, la conservation d’habitats naturels, la création de corridors de déplacement fauniques ainsi que la fabrication de nids sont des solutions qui favorisent une diversité d’espèces aviaires en zones agricoles.
Durant le projet, des élèves de deux écoles secondaires de la région (École secondaire de la Rive à Lavaltrie et École secondaire JBM à Repentigny) construiront des nichoirs pour canards branchus et hirondelles bicolores. Ces nichoirs seront installés ce printemps avec leur aide. Les élèves ont déjà été rencontrés afin de présenter le projet et discuter de la problématique des oiseaux en milieux agricoles. La construction des nichoirs débutera sous peu et nul besoin de vous dire que les élèves ont hâte! Suivez notre page Facebook pour voir l’avancement des travaux !
Ce projet est financé par le Fonds d’Action Saint-Laurent et le Port de Montréal.
Gardien de la ZICO
Saviez-vous que le comité des Seigneuries est Gardien de la ZICO de la Réserve-nationale-de-faune (RNF)-des-Îles-de-Contrecœur?
Les ZICO, ou zones importantes pour la conservation des oiseaux, sont des sites qui abritent des habitats essentiels à une ou plusieurs espèces d’oiseaux. Le statut ZICO est une reconnaissance scientifique qui atteste de l’importance du site en question. Ensemble, elles forment un réseau de lieux stratégiques pour la préservation de la faune aviaire. Au Québec, la majorité des ZICO se situent le long du couloir migratoire du Saint-Laurent. C’est Nature Québec qui assure la coordination du programme ZICO à l’échelle du Québec à travers un réseau de gardiens.
En tant que gardien de la ZICO de la RNF des îles de Contrecoeur, nous devons documenter sur une base régulière l’état des habitats fauniques et les enjeux environnementaux susceptibles de menacer la pérennité de la ZICO. Cet archipel d’environ 20 km², composé de 29 îles, comprend un ensemble remarquable d’habitats pour la reproduction, l’alimentation et le repos de nombreuses espèces d’oiseaux.
Plus de 80 espèces aviaires fréquente ce site. En effet, c’est le plus important site de nidification du canard chipeau dans la vallée du Saint-Laurent. On y retrouve également 2% de la population du Saint-Laurent de petit garrot et de garrot à œil d’or, ainsi qu’un pourcent de la population mondiale de goéland à bec cerclé. C’est un site important pour la nidification de la sauvagine.
Des espèces protégées fréquentent également cette ZICO, soit 4 espèces en péril, dont le hibou des marais, 11 espèces menacés ou vulnérables telles que la sterne caspienne et l’hirondelle de rivage.
Pour nous aider dans notre mandat, nous avons tout récemment formé un comité de concertation pour discuter des enjeux et des projets pouvant être réalisés afin de protéger et de mettre en valeur la ZICO de la RNF des îles de Contrecoeur.
Nous souhaitons ainsi traduire en action les différentes idées proposées et effectuer un suivi des actions et des projets mis de l’avant afin de mettre en valeur ce site d’une richesse exceptionnelle! Restez à l’affut, nous solliciterons peut-être votre aide sous peu pour un projet dans la ZICO!
Initiation à la pêche blanche et kiosques d’information
Fidèles à notre habitude, nous avons profité des fêtes hivernales dans la région pour initier des jeunes à la pêche blanche et distribuer des informations sur le Saint-Laurent et ses poissons. Nous avons fait un tour à la Féerie d’Hiver de Lavaltrie le samedi 19 janvier 2019 et au festival hivernal de Saint-Sulpice le samedi 22 février.
Bien qu’initialement prévue à l’horaire à la Féérie d’hiver, nous avons dû abandonner l’activité d’initiation à la pêche sur glace faute de… glace! Et oui, il n’avait pas fait assez froid avant le 19 janvier et il n’y avait assez de glace pour pratiquer la pêche de façon sécuritaire. Mais la journée même, nous avons eu droit à un froid extrême; ce qui n’a pas empêché plus de 140 personnes bien emmitouflées de venir faire un tour à notre kiosque d’information. Nous avons organisé des jeux de pêche magnétique et d’identification de poissons qui ont permis aux participants d’en apprendre plus sur l’écosystème du Saint-Laurent, les espèces en péril, les bonnes pratiques à adopter pour la protection des habitats et la réglementation pour la pratique de la pêche blanche. Quelques chanceux ont également remporté une brimbale.
Au grand plaisir de nos orteils, la température était plus clémente lors du festival hivernal de Saint-Sulpice. La glace était également au rendez-vous ce qui nous a permis d’initier 90 jeunes à la pêche sur glace. Une petite formation sur les poissons, leur habitat, les pratiques de pêche, la réglementation et la sécurité sur glace leur a été donné et ils ont pu se pratiquer avec un de la vingtaine de trous mis à leur disposition.
Parmi tous ces jeunes, 29 d’entre eux inscrits à l’activité Pêche en herbe ont reçu un certificat servant de permis de pêche jusqu’à l’âge de 18 ans grâce à la Fondation de la faune du Québec. Pour clore la journée en beauté, ils ont également reçu une brimbale pour pouvoir retourner pêcher par eux-mêmes par la suite.
Pour les personnes ne participant pas à l’activité d’initiation à la pêche, nous avions également un kiosque d’information avec des jeux d’identification de poissons et une dégustation de poisson. Les gens pouvaient goûter à quatre espèces de poisson pouvant être pêchées dans le fleuve soit le doré, la perchaude, le grand corégone ainsi que la carpe. Souvent méconnue et malaimée, la carpe en a surpris plus d’un.
Nous tenons à remercier les villes de Saint-Sulpice et de Lavaltrie pour nous avoir accueillis dans leurs événements et sans qui ces journées n’auraient pas pu avoir lieu. Nous sommes également reconnaissants envers la Fondation de la faune du Québec qui permet d’organiser le fabuleux projet Pêche en herbe. Nous souhaitons également remercier les deux agents de protection de la faune présents lors de la fête hivernale de Saint-Sulpice. Ces deux journées ont bénéficié d’un soutien financier du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) rendu possible grâce aux revenus issus de la vente des permis de chasse, de pêche et de piégeage au Québec.
Participations
Le jeudi 13 février, Vincent a assisté à la conférence du COVABAR (Comité de concertation et de valorisation du bassin de la rivière Richelieu) sur l’érosion des berges et les aménagements en rive à Saint-Antoine-sur-Richelieu. La conférence était donnée par Vincent Coutu, biologiste responsable des volets sensibilisation et éducation du COVABAR, et par Jacques Saint-Jean, biologiste en charge de l’équipe des chantiers.
Les 26 et 27 février, Sophie est allée à Québec pour le Forum sur les plans régionaux des milieux humides et hydriques. Organisé par de multiples parties, le forum avait pour but d’outiller les professionnels pour l’élaboration et la mise en œuvre des plans régionaux que doivent produire les municipalités régionales de comté (MRC).
Le 1er mars, Cynthia et Vincent ont participé à une formation sur l’identification des mulettes, écrevisses et poissons d’eau douce organisée par l’Association des Biologistes du Québec et donnée par Isabelle Picard.
Événements TCR
Le jeudi 24 janvier 2019, Sophie et Vincent ont participé au conseil stratégique de la Table de Concertation Régionale du Haut-Saint-Laurent-Grand-Montréal (TCR HSLGM). La réunion a permis de présenter la planification stratégique de la TCR et était organisée conjointement avec les comités ZIP Jacques-Cartier et Haut-Saint-Laurent.
Un nouveau visage dans l’équipe
Si vous suivez notre page Facebook (ce que vous devriez faire immédiatement si ce n’est pas déjà fait!), vous avez probablement remarqué un nouveau visage faire son apparition sur les photos depuis janvier. En effet, Vincent Ouellet Jobin s’est joint à notre équipe à titre de chargé de projets. Il est titulaire d’une maîtrise en biologie avec spécialisation en écologie aquatique. Il remplace Ophélie Drevet, notre chargée de projet, durant son congé de maternité. À ce titre, il participe aux différents projets de la ZIP déjà entamés, développe de nouveaux projets, aide aux communications et est en charge de tout ce qui est cartographie grâce à ses aptitudes en géomatique. Bienvenue dans l’équipe Vincent!