Contexte et Problématique
Les milieux humides du fleuve Saint-Laurent jouent un rôle crucial pour la biodiversité, mais ils subissent une pression accrue en raison de la présence d’espèces exotiques envahissantes (EEE). Parmi celles-ci, le roseau commun (Phragmites australis) forme de vastes colonies monospécifiques qui modifient les habitats riverains, limitent la biodiversité et menacent les espèces indigènes. Sur le site de l’Association chasse et pêche de Contrecœur, une colonie d’environ 5000 m² envahit des zones sensibles du littoral et de la bande riveraine. Ce secteur abrite également des sites de ponte aménagés pour la tortue serpentine (Chelydra serpentina), une espèce qui dépend de ces habitats pour sa reproduction (en savoir plus).
En réponse à cette problématique, notre projet vise à éradiquer le phragmite dans cette zone afin de protéger les nids aménagés et de restaurer les fonctions écologiques des milieux naturels et humides. En parallèle, des plantations d’arbres et d’arbustes indigènes seront réalisées pour faire compétition au roseau, favoriser la biodiversité et protéger les berges contre l’érosion.
Méthodologie et Approche
Le projet a débuté par une évaluation approfondie du site, suivie de coupes répétées permettant de retirer la biomasse des colonies de phragmites pour préparer le terrain pour les prochaines étapes. Les débris ont été mis en conteneurs et envoyés à l’enfouissement. Ces interventions ont été complétées par la mise en place de bâches opaques afin d’étouffer les repousses en les privant de lumière. Ces bâches ont été installées de manière ciblée pour éviter tout impact négatif sur les zones riveraines sensibles. Ainsi, nous ne pouvions couvrir que les secteurs situés au-dessus de la ligne du littoral et les superficies bâchées ne pouvaient excéder 2000 m2. Afin de restaurer la biodiversité du site, des espèces indigènes adaptées aux sols humides ont été plantées, incluant des arbres tels que l’érable argenté et le peuplier baumier, ainsi que des arbustes comme le cornouiller soyeux et la viorne trilobée. Ces plantations visent à renforcer les bandes riveraines et de lutter contre l’envahissante, en plus de protéger les sols contre l’érosion et offrir un habitat diversifié aux espèces fauniques et floristiques locales.
Bénéfices pour l’Environnement
Ce projet a des retombées significatives pour l’environnement. Il contribue à restaurer les écosystèmes dégradés, protéger des espèces menacées et augmenter la résilience des milieux humides face aux changements climatiques. En contrôlant les colonies de phragmites, ce projet vise à favoriser également le rétablissement des habitats critiques, notamment pour la tortue serpentine.
Échéancier et suivi
Les travaux de contrôle du phragmite et de plantation des espèces indigènes ont été réalisés avec succès en 2024. À partir de 2025, le projet fera l’objet d’un suivi pour s’assurer d’un contrôle des repousses. Ce suivi permettra de documenter l’évolution des zones restaurées, d’évaluer l’efficacité des interventions et d’assurer la pérennité des habitats pour les espèces vulnérables.
Ce projet a été rendu possible grâce au précieux soutien de plusieurs partenaires financiers :
- Fonds d’action Saint-Laurent (FASL), via son Programme maritime pour la biodiversité du Saint-Laurent en collaboration avec Avantage Saint-Laurent, la vision maritime du Gouvernement du Québec.
- Municipalité régionale de comté (MRC) de Marguerite-D’Youville, avec le projet Horizon Nature.
- Ville de Contrecœur, pour son engagement envers la conservation des milieux naturels.
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